L'église SAINTE-MACRE


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Ouverte toute l'année, les mercredis, samedis et dimanches.


Une charte donnée en 1262 par Marie de Bourbon veuve de Jean de Dreux (mort à Nicosie, en Chypre, en 1248 aux cotés du roi Saint Louis), Dame de Fère, fait mention d'une église collégiale avec chapitre composé de plusieurs chanoines.

On ne sait rien de cette église qui a beaucoup souffert pendant la guerre de cent ans (1336-1453). Toutefois, deux arcades de la nef, d'un origine gothique très primitif permettent de supposer que ce sont les vestiges de cette collégiale, à partir desquels Louise de Savoie (1476-1531), veuve de Jean d'Angoulême et mère de François 1er , fit construire l'église actuelle, dans un style qui sent encore le gothique, mais qui annonce la Renaissance. L'église a été très endommagée lors du bombardement du 6 août 1918 et restaurée dans les années 1920 avec l'aide d’Étienne Moreau-Nélaton.

Source : Archive départementale, dessin de Amédée Piette 1874 au crayon noir repassé à la plume encre noire.


Sainte MACRE, vierge et martyre (286 ?- 303). Sainte MACRE est la patronne des paroisses de Fismes, Fère-en-Tardenois et Longueval.

Sa vie

A la fin du IIIème  siècle, la Gaule fait partie de l’Empire Romain. La religion romaine est la religion officielle, mais le christianisme s’y implante fortement sous l’impulsion de missionnaires venus de Rome : Quentin dans le Vermandois, Crépin et Crépinien à Soissons, Rufin et Valère à Bazoches.

Au début du IVème siècle, le Préfet romain Rictiovare est envoyé pour rétablir l’ordre dans le Nord de la Gaule  et ordonne une persécution contre les chrétiens.

Macre, née vers 286, est une jeune catéchiste, pieuse et dynamique. Son zèle et son amour pour les pauvres lui valent la haine des païens qui la dénoncent à Rictiovare. Accusée de donner refuge à des opposants à l’autorité romaine, elle comparaît devant le préfet pour subversion. Comme elle refuse d’adorer la statue de Jupiter, elle subit plusieurs supplices auxquels elle résiste. Le 6 janvier 303, elle est brûlée vive dans les bois de Fismes, au lieu-dit « Lice », île au confluent de l’Ardre et de la Vesle. (Tableau de Paul Gomez, 1932 , dans la nef de l’église, à gauche.)

Le récit de son martyre est consigné dans un manuscrit trouvé à l’abbaye de Braine et rédigé en latin par Nicolas Belfort, chanoine régulier de Saint-Jean-des Vignes de Soissons ; il se trouve également dans le martyrologe romain.

 

Ses reliques

     Au VIème siècle, un berger découvre, enterrés, les ossements de la sainte. Aussitôt exhumés, ils sont transportés dans l’église Saint-Martin de Fismes. De nombreux malades, aveugles, sourds, boiteux y auraient trouvé la guérison…

     La dévotion à Sainte Macre s’établit alors en ce lieu et s’y perpétue au cours des siècles. Les paroisses de Fère-en-Tardenois et de Longueval prennent alors Sainte Macre pour patronne mais ne possèdent encore aucune  relique de la sainte.

     Le 10 juin 1643, la translation de quelques ossements a lieu solennellement avec l’assentiment des habitants de Fismes et l’agrément officiel de Mgr. Léonor d’Etampes de Valençay, archevêque de Reims.

    C’est cette relique, un os du bras, qui se trouve toujours dans l’église de Fère-en-Tardenois, à l’intérieur d’une châsse placée dans la niche au dessus de l’autel latéral gauche, l’autel  Sainte-Macre.

La fête de Ste-Macre est célébrée à Fismes le 2 mars (anniversaire de la découverte des reliques) et à Fère-en-Tardenois, le 7 janvier (lendemain de son martyre).


Le retable du Maître-Autel

Photo Jean Jacques Hoquet (2011)


Le retable du Maître-Autel, imposant avec ses colonnes torses et ses dorures, réalisé sans doute entre  1643 et 1653 entoure un tableau de  l’Adoration des Mages de Claude Vignon* daté de 1643.

Au collatéral Sud, à côté de l’autel de la Vierge l’autel du Rosaire est surmonté d’un retable qui encadre une peinture sur toile du 17ème siècle : la Vierge au Rosaire*, entourée de 15 petits tableaux sur bois représentant les Mystères joyeux, douloureux et glorieux*.

Une Vierge à l’Enfant, de l’Ecole de Van Dyck* a été rendue à l’église par la famille d’un officier allemand qui avait « protégé » ce tableau pendant la 1ère Guerre Mondiale.

La plupart des autres tableaux, donnés à l’église par la famille Moreau-Nélaton, sont d’artistes du 19ème siècle.

L’ancien autel de l’église de Courmont* a été installé dans le bas du collatéral Nord. L’Adoration des Bergers est de 1626.


Le nouveau tabernacle à l'église Ste Macre de Fère en Tardenois,

provenant du Carmel de Liesse, installé en 2022.

Photo Françoise Bertin


Les Vitraux Luc Simon

Dépliant réalisé par Rétro Vision en Tardenois (2019)

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Vitrail commémoratif des Morts pour la France

Memorial stained glass window for those who died for France

Réalisé par Maurice Denis et Marguerite Huré - Inauguré le 3 août 1924 

Created by Maurice Denis and Marguerite Huré - Inaugurated on August 3, 1924

Commandé par Étienne Moreau-Nélaton en souvenir de la mort de son fils
Ordered by Etienne Moreau-Nélaton in memory of the death of his son

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Pour le consulter en ligne : suivre de lien

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Dépliant réalisé par Rétro Vision en Tardenois (2018)



Textes sur l'église pendant la Grande Guerre:


En allemand


Photo Jean Jacques Hoquet (2011)

Source : Facebook Mairie de Fère (Commission culturelle: Sylvie Mautalent)

La fresque murale

Sur le mur ouest de cette  travée a été découverte en 1991 une fresque représentant un personnage mitré

(curieusement de dos) entouré des donateurs et leur Saint-Patron ainsi que d'une kyrielle de personnages non identifiables, tous surmontés d'anges et de la figure de Dieu le Père portant le globe. il semblerait que le programme de cette fresque ait été dicté par la compagnie du Saint-Sacrement (importante à Fère); organisation créée en 1629 par le Duc de Ventadour, interdite par le pouvoir monarchique en 1665 et qui lutte contre  les influences libertine, protestante et janséniste. A la campagne, les "petites compagnies" sont le relais des compagnies des villes ; les curés de paroisse sont admis à participer à ses assemblées, dont les activités sont les mêmes que celles des compagnies normales, avec le devoir plus important de catéchiser le peuple. La fresque daterait soit des alentours de 1641, date d'implantation de la compagnie à Reims ou alors des alentours de 1657, date d'implantation à Soissons. A cette fresque il faut ajouter quatre médaillons peints sur les voûtains qui représentent sans doute le quatre évangélistes. Cette chapelle devait donc être la chapelle du Saint-Sacrement. Rien n'indique quand elle a cessé de recevoir ce vocable, mais l'année 1660 doit être le début de sa fin puisque le 13 décembre, un arrêt du Parlement interdit les réunions non autorisées. Mais si l'organisation nationale a disparu, les compagnies isolées en province subsistent encore longtemps.

Texte déposé par Françoise Bertin


La Litre une originalité de l'église de Fère

Un autre élément  peint est la litre appliquée le long des murs et des colonnes de l'église, représentant trois blasons différents qui correspondent à deux époques distinctes . Les premiers sont ceux d'Anne de Montmorency et de sa femme Madeleine de Savoie, le troisième représente les armes de la famille des Bourbons. Celui d'Anne est d'or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d'azur, le deuxième est partie de Montmorency et de Savoie, c'est à dire de gueule à la croix d'argent. Le troisième est peint de trois fleurs de lys sur fond bleu. Ils forment tous les trois une litre funéraire destinée à marquer le deuil après décès du seigneur de Fère. Elles sont donc peintes, la première en 1567 (mort d'Anne de Montmorency), la deuxième en 1586 (mort de Madeleine de Savoie) et la troisième après 1666, année du décès d'Armand de Bourbon, premier des princes de Conti à recevoir la terre de Fère en 1634.

Texte déposé par Françoise Bertin

La litre est la bande noire peinte en hauteur tout autour de l’église et sur les piliers, en signe de deuil à la mort d’Anne de Montmorency (1493-1567), seigneur de Fère. Les « alérions », armes des Montmorency y sont peintes régulièrement. Ils sont plus visibles dans le fond de l’église. D’autres  églises sont aussi ornées de litres comme celles de Montreuil-Bellay (49) ou d’Ecos (27).

Photo Jean Jacques Hoquet (2011 et 2023)


Les Tableaux

Photos Rétro Vision en Tardenois

Sainte Hélène

Félix FOSSEY (1826-1895)

Huile sur toile

Donné par Adolphe Moreau, 1857

Classé monument historique le 5 décembre 1908


La Communion mystique de sainte Catherine de Sienne

Tableau de  Léon  François BENOUVILLE (30 mars 1821- 16 février 1859)


La Vierge et L'Enfant avec Saint Jean-Baptiste

Antoine VAN DYCK (1599-1641) copie ancienne

Donné par Adolphe Moreau en 1857, volé en 1918 et rendu en 1960

 

Ce tableau de l'école de Van Dyck (milieu du 17ème siècle) a une curieuse histoire qui pourrait inspirer à l'échelon mondial, bien des personnes  qui conservent jalousement des objets d'art déplacés de leur lieu d'origine.

Porté  "disparu" après la grande tourmente de 14-18 qui laissait ruinée l'église de Fère-en-Tardenois, son souvenir avait disparu....

En 1960, décédait à Berlin, un officier Allemand, ancien combattant de 14-18.

Dans son testament, il expliquait à ses enfants comment en 1917 il avait pris sous sa protection cette toile qu'il trouvait fort belle. A tel point qu'il voulu en jouir jusqu'à sa mort.

Il leur demandait de la restituer à son légitime propriétaire. Quelques mois après, par l'évêché de Berlin, le tableau parfaitement restauré et encadré arrivait à l'église de Fère, où il est réinstallé avec l'espoir de l'y voir encore longtemps.

Ce tableau dont une réplique existe à l'église de Braz ( Tyrol Autrichien) est attribué à l'école de Van Dyck.

Un tableau de même conception qui lui est de Van Dyck se trouve dans la très belle collection du Prince du Lichtenstein à Vaduz: c'est sans nul doute celui qui à servi de modèle à ses disciples.

 

Source : extrait du guide officiel de l'office départementale de tourisme et de l'union des syndicats d'initiatives de l'Aisne Inter guide de tourisme 4ème édition- Larrieu- Bonnel.

 


Les  Quinze Mystères de Rosaire: douloureux, glorieux, joyeux.

Anonyme 17 ème siècle, L'institution  du Rosaire.

Huile sur toile et huile sur bois

Classé monument historique le 5 décembre 1908


Vierge à l'Enfant (d'après Ingres) vers 1850

Par Louis Joseph César .DUCORNET (né sans bras)  Lille 1806-Paris 1856

Donné par Mme Adolphe Moreau juillet 1856

Huile sur toile

Classé monument historique le 5 décembre 1908


Tête de L'évêque Saint Blaize  vers 1835

Etude pour la peinture du choeur de l'église de la Madeleine à Paris

Jules-Claude ZIEGLER, (1804-1856)

Huile sur toile

Donné par Mme Adolphe Moreau 1857

Classé monument historique le 18 juillet 2012


Le Martyre de Sainte Macre -1932

Paul GOMEZ (1860-1938)

Huile sur toile

Inscrit au monument historique le 7 décembre 2011


L'Immaculée Conception

Juan Carreno  de MIRANDA ( 1614-1682)

Copie vers 1850 par Guyot de Lille

Huile sur toile

Donné par Mme Adolphe Moreau, juin 1852


L'Adoration des Mages - 1643

Claude VIGNON (1593-1670)

Tableau placé dès l'origine sur le maître-autel de l'église de Fère

Classé Monument Historique le 5 décembre 1908


Assomption

Carlo MARETTA (1625-1713)

Copie de Michel Dupré , 1675

Huile sur toile

Classé Monument Historique le 18 octobre 1983

 


Anonyme Saint Sébastien , 17ème siècle


Le sommeil de l'enfant Jésus

Henri DECAISNE (1799-1852)

Huile sur toile

Donné par Mme Adolphe Moreau


Jésus guérissant les malades   1844

Victor Armand CHAMBELLAN (1810-1845)

Huile sur toile

Donné par Mme Adolphe Moreau 1855/58?

Classé monument historique  le 18 juillet 2012


La lapidation de Saint Etienne   1866

Jules NELATON grand oncle de Étienne Moreau Nélaton

Huile sur toile

Donné par l'auteur à l'église de Fère

Classé monument historique  le 18 octobre 1983

 


La Charité de Saint Martin

Charles DUSAULCHOY ( 1781-1852)

Huile sur toile

Inscrit monument historique le 7 décembre 2011


Mariage Mystique d'une Religieuse  1893

Étienne MOREAU-NELATON  ( Paris 1859-1927)

Huile sur toile

Inscrit monument historique le 7 décembre 2011


L'Orgue

L'inauguration de l'orge après sa remise en état suite aux dégâts occasionnés par la guerre 1914/18

Ce grand orgue, dû au facteur Georg Westenfelder a été restauré en 1990. Chaque premier dimanche du mois de mai à octobre et ainsi qu’aux fêtes, la messe de 10 h 30 est accompagnée par l’organiste titulaire Marie-Line Derlon. Des concerts ont lieu plusieurs fois l’an.

Photos Jean Jacques Hoquet (2011)


A signaler encore…

  • Sous les orgues deux grandes statues en bois, la Vierge et St-Jean, provenant d’un calvaire du 16ème siècle, une fresque dans la chapelle du collatéral Sud*
  • Un grand Christ en bois sculpté du 17ème siècle, face à la chaire
  • Un mobilier (chaire, banc d’œuvre…) homogène du 17ème siècle
  • A l’extérieur le portail Nord daté de 1706 sans doute du sculpteur local
    Pierre Meunier. Admirer aussi le très élégant clocher.

La galerie photos


Photos Jean Jacques Hoquet (2006 à 2019)

Fère vu du clocher

Photos Jean Jacques Hoquet (2006)