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Source : Article de l'Abbé GEOFFROY dans le journal paroissiale Rencontres  1975

Industrie Textile Féroise

       En 1950 la maison Soller reprenait à Fère les locaux de l'usine du Moulin à Tan. Succédant à l'industrie du chausson, la Société chercha pendant quelques mois sa voie dans la fabrication textile (tissage de laine, teinture). De là vint la  dénomination : Industrie Textile Féroise.

        Mais rapidement une nouvelle piste fut choisie , celle des élévateurs hydrauliques. Désormais le sigle I.T.F. signifie :

Industrie Mécanique Féroise. Diables, chariots, gerbeurs, plate-formes élévatrices, engins motorisés ou non. C'est toute une gamme d'appareils que peut produire cette firme malgré ses dimensions modestes.

        Rarement son personnel dépasse les vingt ouvriers et souvent il voisine la dizaine. Grâce à l'ingéniosité et la compétence professionnelle de son chef, M. Emmanuel Soller ; grâce à des ouvriers pour la plus part très qualifiés et qui se plient à un régime de travail exigeant, l'entreprise accomplit des prouesses.

         Les bâtiments sont un peu vieux, mais il y a quelques machines modernes qui permettent  de faire tout le travail soi-même. Et dans les périodes creuses, quelques travaux de sous-traitance (pièces de tour, fraisage, mécano-soudure) permettent de rentabiliser le matériel.

                     LES PRODUCTIONS

     

        1° Les élévateurs à translation manuelle :

    I.T.F. construit divers gerbeurs avec bras stabilisateurs. Le diable peut basculer pour circuler sur les roues arrières ; le chariot lève-palette à la roue arrière auto-pivotante ; le transpalette-gerbeur a les roues arrière dirigées par un timon ou bien il est livré sans roues pour être scellé au sol. Le chariot à contre-poids évite l'inconvénient des bras stabilisateurs. La plate-forme élévatrice, grâce à un simple ou double X, permet d'élever une charge d'une tonne sans plus se préoccuper du centre de gravité.

     Les élévateurs à translation comportent tous un système  hydraulique d'élévation mû par levier et pédale. A tous (sauf pour les diables pour une raison d'encombrement), il est possible d'adjoindre, par simple boulonnage, un groupe moteur électrique pour l'élévation. Les gerbeurs les plus importants (400 à 1000 kg) sont munis d'une pompe à trois débits obtenus par le jeu d'une simple manette. La force du pied permet de lever rapidement la charge. La capacité de ces appareils varie entre 250 et 1000 kg.

     

        2° Les chariots à prise frontale :

    Ce sont des chariots élévateurs automoteurs  pouvant lever des charges en palette de  1500 kg, jusqu'à 4 mètres de haut. Une roue arrière motrice, directrice et pivotante

de 180 degrés assure une grande maniabilité dans les allées d'une largeur inférieure à 2 mètres.

    La transmission est hydrostatique. Elle est constituée d'une pompe haute pression à débit variable et d'un moteur hydraulique à pistons radiaux . En fait ce moteur, dont le moyeu est fixe et le corp tourne, est une roue motrice. Il a des démarrages doux et une variation de vitesse continue de 0 à 6 km/heure.

    La même pompe sert à tous les mouvements  : élévation, inclinaison, etc...

Les bras stabilisateurs  sont amovibles à écartement réglable. La roue arrière motrice et directrice peut pivoter de 90° de chaque côté et donne  une grande maniabilité au chariot. Ce chariot dénommé G1550, chargé d'une palette de 1200 x 800 mm, a un rayon de giration de 1550 mm.

     La conduite se fait grâce à deux pédales ; quelques boutons  groupés autour du volant commandent les autres mouvements. La source d'énergie est, au choix, l'électricité ou l'essence : moteur électrique ou moteur Bernard.

       

           3° Chariots à prise trilatérale :

    C'est depuis quatre ou cinq ans que I.T.F. a lancé ces chariots F 105; le principal progrès réside dans la fourche

élévatrice capable de rotation à 180° et de translation latérale : la charge peut être prise à gauche et à droite, puis ramenée devant le chariot. Le quart de tour de tout l'engin avant gerbage étant supprimé, la largeur de l'allée est réduite à la largeur de l'engin. La surface réelle de stockage

est augmentée de 30 % et le temps de manutention réduit.

    Le guidage se fait par le galet central. Plus de bras stabilisateurs, mais les batteries constituent une bonne partie du contrepoids.

    Les mouvements sont assurés par deux ou trois moteurs électriques, animant chacun une pompe à haute pression,

à trois débits séparés.

    Les versions record de cet appareil peuvent lever 1400 kg

ou atteindre la hauteur de 10 mètres. Ils pèsent facilement de deux à quatre tonnes. Diverses largeurs et hauteurs sont proposées.

    On connait trois constructeurs de chariots élévateurs en France. Seul I.T.F. fait des chariots à prise trilatérale pour petite largeur. C'est sa fierté du moment.

   


 

                               VENTES

    Ces appareils intéressent particulièrement des clients qui ont à organiser des magasins et des entrepôts avec stockage en hauteur. Le pont roulant n'est pas toujours l'outil le plus commode : souvent il y a des piliers dans les chemins. La grande gamme de possibilités de gerbeurs  et chariots I.T.F. permet d'organiser au mieux un entrepôt.

    Des appareils sont livrés un peu partout en France ; des expéditions ont même eu lieu vers la Belgique, Madagascar, etc...

    Un service après vente et le réglage est assuré, ce qui occasionne quelques déplacements aux ouvriers expérimentés de l'établissement : Paris, Le Havre, Lille, Bordeaux, etc...

D'année en année , des améliorations sont mises au point. Actuellement, le téléguidage est envisagé.

                                AVENIR

      L'entreprise garde des dimensions modestes. Une partie du personnel n'est pas très stable. Pourtant, les salaires sont plus proches de ceux de la région parisienne que du Tardenois ; mais le chronométrage, calcul bonus et malus, pointage,

rapports humains parfois un peu rudes qui nuisent à l'ambiance du travail. Avec cela, il y a aussi des hauts et des bas  dans le carnet de commande ; mais de même qu'il y a toujours une vieille cheminée qui se dresse dans la cour de l'usine, il y a la ténacité du directeur qui permet d'espérer encore longue vie à cette Société, qui vient récemment d'augmenter son capital social et qui a été une des premières implantations industrielles d'après seconde guerre dans le Tardenois.

  


Extrait du bulletin Municipal n°9 Avril 1988